đŁïž5 PHRASES Ă BANNIR SI VOUS VOULEZ VRAIMENT AIDER UNE PERSONNE EN SOUFFRANCE
- Jean-Didier Rosi
- 7 août
- 4 min de lecture
DerniÚre mise à jour : 16 août

Découvrez 5 phrases à bannir pour mieux aider une personne qui souffre. Conseils bienveillants pour soutenir sans blesser, avec empathie et respect.
Introduction : Voulez-vous vraiment aider sans blesser ?
Quand une personne que vous aimez souffre, votre premier rĂ©flexe est dâintervenir. De dire quelque chose. De trouver les mots pour aider. Mais sans le savoir, vous pouvez dire des phrases qui blessent, minimisent ou invalident lâĂ©motion de lâautre.
Cet article vous aide à identifier 5 phrases à bannir absolument si vous voulez aider un proche en souffrance émotionnelle. Et surtout : vous y découvrirez quoi dire à la place, pour devenir une présence réellement aidante.
1. « Ăa va aller » : une promesse creuse face Ă la douleur
â Pourquoi il faut bannir cette phrase :
Elle minimise la souffrance ressentie.
Elle évite le présent douloureux pour projeter un avenir incertain.
Elle ferme la discussion plutĂŽt que de lâouvrir.
đ Cette phrase peut crĂ©er un sentiment de solitude chez la personne en dĂ©tresse, qui se sent incomprise.
â Â Ă dire Ă la place :
« Je suis lĂ , mĂȘme si je ne peux pas tout rĂ©gler. »
« Tu as le droit de ne pas aller bien maintenant. »
« Tu veux en parler, ou juste que je reste prÚs de toi ? »
2. « Il y a pire que toi » : la compétition inutile des souffrances
â Pourquoi câest toxique :
Cette phrase compare des douleurs incomparables.
Elle culpabilise la personne dâavoir mal.
Elle banalise la dĂ©tresse vĂ©cue dans lâinstant.
đ Elle envoie le message que sa douleur nâest pas lĂ©gitime.
â Â Ă dire Ă la place :
« Ta douleur est rĂ©elle, et elle mĂ©rite dâĂȘtre entendue. »
« Tu vis quelque chose de difficile, et je le respecte. »
« Chacun traverse des tempĂȘtes Ă sa façon. »
3. « Tu devrais⊠» : le piÚge du conseil automatique
â Pourquoi Ă©viter cette formule :
Elle place lâautre en position dâĂ©lĂšve.
Elle impose une solution au lieu de soutenir une réflexion.
Elle augmente la pression chez quelquâun dĂ©jĂ fragile.
đ Cette phrase suppose que vous savez mieux que la personne ce qui est bon pour elle, ce qui peut crĂ©er un sentiment dâincompĂ©tence ou dâirritation.
â Â Ă dire Ă la place :
« Tu veux explorer des idées ensemble ? »
« Quâest-ce qui tâa dĂ©jĂ aidĂ© dans des moments similaires ? »
« Tu veux juste ĂȘtre Ă©coutĂ©(e), ou tu prĂ©fĂšres quâon cherche des pistes ? »
4. « Sois fort(e) » : lâinjonction qui enferme
â En quoi cette phrase est problĂ©matique :
Elle rejette la vulnérabilité.
Elle renforce lâidĂ©e que pleurer ou douter est une faiblesse.
Elle empĂȘche lâexpression des Ă©motions, pourtant essentielle au processus de guĂ©rison.
đ Elle dit en filigrane : « Ta douleur me dĂ©range, cache-la. »
â Â Ă dire Ă la place :
« Tu peux craquer, tu as le droit. »
« La force, câest aussi dâaccepter de flancher parfois. »
« Je ne te demande pas dâĂȘtre fort(e), je suis juste lĂ avec toi. »
5. « Je comprends ce que tu ressens » : une fausse empathie
â Pourquoi elle peut blesser :
Elle prétend une identification souvent impossible.
Elle dĂ©centre la personne vers une expĂ©rience qui nâest pas la sienne.
Elle gomme lâunicitĂ© de son vĂ©cu.
đ Dire « je comprends » sans lâavoir vraiment vĂ©cu peut ĂȘtre perçu comme une minimisation ou un raccourci Ă©motionnel.
â Â Ă dire Ă la place :
« Je ne peux pas ressentir exactement ce que tu ressens, mais je suis là . »
« Tu veux me dire ce que ça te fait ? Je tâĂ©coute sans jugement. »
« Ce que tu vis est unique, je suis prĂȘt Ă le dĂ©couvrir avec toi. »
đ§Â Et si on ne disait rien ?
Parfois, la vraie présence ne passe pas par les mots :
Sâasseoir en silence Ă cĂŽtĂ©.
Apporter une tisane.
Prendre la main sans rien dire.
Envoyer un message court : âJe pense Ă toi. Je suis lĂ si tu veux.â
Dans certains cas, ĂȘtre lĂ vaut plus que parler bien.
đŻÂ Pourquoi on dit ces phrases⊠et comment faire autrement ?
Ces phrases toutes faites viennent souvent de notre malaise face Ă la douleur de lâautre :
On veut quâil aille mieux.
On veut faire quelque chose.
On veut éviter notre propre inconfort.
Mais la vraie aide commence quand on cesse de vouloir sauver, et quâon choisit simplement dâĂȘtre lĂ . Sans condition. Sans jugement. Sans formule magique.
đ§Â Ce quâil faut retenir
Phrase Ă bannir | Pourquoi ? | Ă dire Ă la place |
« Ăa va aller » | Ăvite le prĂ©sent | « Je suis lĂ , mĂȘme si câest difficile » |
« Il y a pire » | Invalide la souffrance | « Ce que tu vis est important » |
« Tu devrais⊠» | Infantilise | « Tu veux quâon cherche ensemble ? » |
« Sois fort(e) » | Nie la vulnérabilité | « Tu as le droit de craquer » |
« Je comprends » | GĂ©nĂ©ralise | « Je veux tâĂ©couter, sans supposer » |
đŹÂ En conclusion : mieux aider, câest mieux Ă©couter
Pour vraiment aider une personne qui souffre, il ne sâagit pas dâavoir les bons mots, mais dâoser la prĂ©sence vraie. Oubliez les recettes, les injonctions, les comparaisons. Offrez votre cĆur, votre Ă©coute, votre silence...
« Il nây a pas de phrases magiques. Il y a des prĂ©sences qui rĂ©parent. »



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